Gilbert Durand, disciple de Bachelard, souhaitait en concevant cet ouvrage compléter "anthropologiquement" les recherches inaugurées par la psychanalyse du feu. Son livre est devenu la référence de tous les travaux sur les mythes : une sorte de "jardin" des images, ordonné comme la botanique de Linné, un merveilleux répertoire organisé autour des grands schémas structuraux.
Sommaire
Le régime diurne de l'image. Les symboles thériomorphes. Les symboles nyctomorphes. Les symboles catamorphes. Les symboles ascensionnels. Les symboles spectaculaires. Les symboles diairétiques. Régime diurne et structures schizomorphes de l'imaginaire. Le régime nocturne de l'image. Les symboles de l'inversion. Les symboles de l'intimité. Les structures mystiques de l'imaginaire. Les symboles cycliques. Du schème rythmique au mythe du progrès. Structures synthétiques de l'imaginaire et styles de l'histoire. Mythes et sémantisme. L'universalité des archétypes. L'espace, forme a priori de la fantastique. Le schématisme transcendantal de l'euphémisme. Index.
L'imagination symbolique
2003,5ème édition, 144 pages
Collection "Quadrige"
ISBN : 978-2-13-053773-1
Véritable initiation philosophique, cet ouvrage explore le "fait" symbolique à travers une étude de la place du symbole dans la pensée occidentale et du conflit de la Raison et de l'Image. En envisageant une science et une sagesse nouvelles, il étudie les fonctions philosophiques du symbolisme.
Table des matières
Avant-propos -- Introduction : Le vocabulaire du symbolisme
I -- La victoire des iconoclastes ou l'envers des positivismes
II -- Les herméneutiques réductives
III -- Les herméneutiques instauratives
IV -- Les niveaux du sens et la convergence des herméneutiques
V -- Conclusion : Les fonctions de l'imagination symbolique -- Bibliographie
Le Décor mythique de La Chartreuse de Parme
1961, José Corti, 256 pages
ISBN : 2-7143-0043-X
Puissent ce livre et sa volonté de retour à la matérialité de l’œuvre humaine par-delà les simples formes de communication comme par-delà les automatismes de l’histoire, donner matière à réflexion à tous ces jeunes chercheurs en anthropologie poétique dont le travail si prometteur hésite encore, déchiré entre les tentations d’un formalisme qui débouche sur le jeu gratuit du non sens et la réintégration – et la réduction – purement existentielle, biographique ou psychanalytique aux déterminismes des situations historiques. La position philosophique délibérément anthropologique que j’ai prise il y a dix ans est une position de conciliation absolue et dialectique entre les contenus situationnels et les formes opérationnelles de l’œuvre humaine, elle rejette les polémiques spécieuses et stériles qui dressent face à face les tenants des structuralismes et ceux de l’ancienne explication socio-historique.
Certes, l’on peut toujours réduire" les structures figuratives soit à leur forme algébrique, soit à leurs motivations biographiques et culturelles. Mais cette réduction n’apporte rien de plus à la démarche du critique artistique ou de l’esthéticien. Car la tâche essentielle des commentateurs est d’augmenter le plaisir que procure l’œuvre par une résonance humaine plus grande, par une compréhension plus séduisante. Et la réminiscence des grandes images ancrées au cœur du Grand "Singe Nu" que la société revêt par là culture, nous semble comme il y a dix ans susceptible d’aider au bonheur de la lecture ou de la délectation artistique. Une certaine critique, trop aidée par les dissections formalistes, s’est complu dans une autopsie des œuvres d’art toute imprégnée des culpabilités sado-masochistes que véhicule notre civilisation. Puisse ce livre faire palpiter au niveau des images et des mythes vivants l’œuvre romancière de Stendhal, puisse ce livre augmenter simplement le bonheur de lire.
Les grands textes de la sociologie moderne
1969, Bordas, Collection Georges Pascal, 322 pages
Science de l’Homme et tradition: le Nouvel Esprit anthropologique
août 1996, 244 pages
Format : 225 mm x 145 mm
EAN13 : 9782226084552
Les sciences humaines sont en crise. Psychologies, sociologies, histoires et ethnologies ont confondu leur visée, l'Homo sapiens, avec une méthode unidimensionnelle héritée d'une physique périmée depuis l'apparition du « Nouvel Esprit Scientifique ».
Gilbert Durand constate que cet échec péremptoire n'est dû qu'à un mirage pédagogique. À travers les recherches de pointe des anthropologues renaît l'aurore de retrouvailles avec le destin immémorial de l'Homo sapiens. Nous assistons progressivement à la résurrection d'une « Science de l'homme » qui, dans sa singularité, retrouve bien des données transmises par les savoirs traditionnels : là où la « Méthode » exerçait son emprise totalitaire, le pluralisme des singularités - le « polythéisme des valeurs » - devient le garant de l'unité compréhensive du Sapiens.
Une « raison autre » reconstitue lentement mais sûrement les assises prometteuses d'un « Nouvel Esprit Anthropologique ».
Figures mythiques et visages de l’œuvre
1993, Dunod, 361 pages
EAN13 : 9782100014446
Ce livre illustre et confirme les hypothèses, exposées dans les précédents ouvrages de Gilbert Durand (Les Structures anthropologiques de l'imaginaire, L'imagination symbolique... ), relatives à la réalité et la primauté instauratives de l'imaginaire aussi bien qu'au "trajet anthropologique" qui relie la nature du Sapiens à ses cultures. Dépassant à la fois un structuralisme formel, désincarné, et une "psychocritique" trop distante des bassins de réception culturels, l'auteur perfectionne d'abord une "mythocritique" appliquée à diverses oeuvres littéraires (Xavier de Maistre, Baudelaire, Stendhal, Proust, Gide, Hesse, Meyrink, Jung, Shelley, Zola ... ) et picturales (Bosch, Dürer, Rubens, Rembrandt, Goya ... ). Cette mythocritique consiste à repérer dans une oeuvre les redondances sémantiques révélant, implicitement ou explicitement, des homologies avec un mythe de référence. Dès lors qu'on les compare, les mythocritiques laissent entrevoir des constellations identificatrices d'une époque; elles permettent ainsi une "mythanalyse" qui montre comment se succèdent les grands mythes liés à toute compréhension de l'histoire des sensibilités et des idées : Prométhée, puis Dionysos à qui succède Hermès... Les visages de l'oeuvre, que met à jour la mythocritique, et les figures mythiques dont la mythanalyse signe une époque, se regardent et, par ce regard croisé, "nous regardent" en notre singulière modernité.