Appel à contribution : Imaginaires de la technoscience 1


APPEL À CONTRIBUTION 

Congrès International

Imaginaires de la technoscience
Narrations, pouvoir, societés

Como-Milan, Italie
17-19 Octobre, 2024

Le colloque vise à développer une réflexion à plusieurs niveaux permettant d’envisager une évolution socialement durable de la relation entre homme et machine. Cette réflexion devrait permettre d’appuyer la construction de logiciels, de matériels et d’artefacts sur une modélisation consciente et critique de la relation entre l’esprit et les technologies, de manière à soutenir activement des formes d'interaction homme-machine cohérentes avec une évolution des écologies cognitives et sociales. Une telle évolution est censée être orientée par l’idéal d’un auto-développement humain qui ne soit pas assujetti, mais plutôt centré sur les technologies cognitives et sociales, capables de répondre concrètement à :

  • La peur d’un monde sans humains : l’image phobique qui reflète la crainte de l'écrasement jusqu’à la disparition de l’humain dans la relation homme-machine ;
  • L’exaltation positiviste et le récit enthousiaste d’un avenir radieux et imparable assuré par les machines et la génération d’une nouvelle humanité (posthumanisme, transhumanisme) : l’image maniaque qui implique une mythification des formes techno-scientifiques, cachant, en réalité, des modes de pensée magico-animistes ;
  • Les formes symboliques de légitimation du pouvoir, des rapports sociaux et des valeurs dominantes sur un plan répressif et persuasif : l’image de censure.

Le but est de promouvoir l’inscription de la dimension techno-scientifique dans l’humain conformément à une dynamique d'interaction capable de produire une influence mutuelle. Celle-ci serait en mesure de favoriser une coévolution orientée, d'une part, vers une amélioration de la dimension éthique des technologies cognitives et sociales et, d’autre part, vers un auto-développement positif de l’humanité à travers sa production technologique. Il s’agirait ainsi d’une image qui active un sentiment de philia car elle ne comporte ni de synthèse définitive, ni d’identification totale. Une étude des imaginaires technoscientifiques, notamment suite à l’émergence de la cybernétique, à la diffusion de l’intelligence artificielle (IA), des environnements numériques (réalité virtuelle, réalité augmentée, réalités mixtes) et des “machines sociales” et créatrices, apparaît d'autant plus urgente face à la prolifération incontrôlée des processus de symbolisation dans l'espace socioculturel et des catégories qui régissent les relations sociales ainsi que les discours politiques.

De ce fait, il apparaît urgent de soumettre ces dynamiques et ces formes de conceptualisation à une analyse généalogique en mesure d'identifier les permanences et les transformations au niveau discursif, représentationnel et ontologique, mais aussi épistémologique. Si, comme l'a suggéré le roboticien Masahiro Mori, déjà dans les années 1970, nous sommes susceptibles de basculer dans une uncanny valley, il nous faut enquêter sur les structures anthropologiques et épistémologiques de cet imaginaire. Comme le remarque Daniel-Henri Pageaux, si « l’'image est [...] l'expression littéraire et non littéraire d'un écart significatif entre deux ordres de réalités culturelles », c'est précisément dans cet écart qu'il faut se placer, afin de :

  • Chercher à comprendre les mécanismes qui réglementent la formation, la diffusion, le fonctionnement et, en général, la vie des images produites et liées aux technosciences ;
  • Analyser le système tensionnel et conflictuel produit par ces images ;
  • Promouvoir la démystification des « images-obstacles » qui agissent de manière inconsciente et la valorisation de l'intégration coévolutive entre l'homme et la machine, y compris par le biais de l'imaginaire entendu en tant que manière de relier les images ;
  • Analyser la fonction germinative de ces images en les mettant en relation avec les “expériences de pensée” et la manière dont elles sont présentées dans la production littéraire liée aux technosciences ;
  • Identifier et réarticuler les liens profonds entre les images et les paradigmes technoscientifiques, en vue d'une réorganisation des paradigmes dominants et en faveur de la durabilité sociale de l'interaction homme-machine ;
  • Analyser et interpréter les pratiques de lecture et de décodage des attestations sémiotiques, symboliques, linguistiques liées aux imaginaires de la technologie et de la science véhiculées par la traduction littéraire. Dans ce cas, il n’est pas question de développer un modèle théorique de la pratique de la traduction, mais plutôt d'en mener une étude linguistique, historique, socioculturelle, visant à évaluer l'acte de traduire à travers le prisme des enjeux poétiques (apports lexicaux, changements stylistiques, changements de genre, ...) et socioculturels (la traduction comme outil de communication littéraire permettant de combler un vide thématique ou morphologique). Et cela sans oublier que d'autres faits tout aussi importants accompagnent et orientent la pratique de la traduction, comme les changements de titre, les éditions pour enfants d'œuvres écrites pour le grand public, les conditions matérielles de production et de diffusion de la traduction, ainsi que le discours critique et éditorial qui accompagne le texte traduit;
  • Étudier le rapport savoir-pouvoir (Chiodi, Wunenburger) par rapport aux nouvelles technologies et aux changements structurels, symboliques et cognitifs qu'elles entraînent, tant en ce qui concerne l'horizon culturel de référence de la société, que le danger d'une dérive totalitaire fondée sur la surveillance et le contrôle capillaire des corps et des consciences.

Le congrès, organisé par le Centre de Recherche Internationale sur l’Imaginaire (Cri2i), le Centro Insubre di Studi Politici (CISP) de l’Università degli Studi dell’Insubria e les Départementsde  Studi Umanistici et Comunicazione Arti e media de l’Università IULM, aura lieu les 17-18-19 octobre 2024 entre les sites de Côme et de Milan.

Les propositions (fichier word ou pdf) doivent inclure un résumé (300 mots maximum), une courte bibliographie, 5 mots-clés et les données personnelles (nom, prénom, affiliation académique, courriel) et être envoyées à technoscienceconference2024@gmail.com  avant le 31 mai 2024.

Les participants sont encouragés à se présenter en personne.

Les présentations en ligne seront limitées à quelques sessions parallèles, et certaines seront réservées aux urgences de dernière minute.

Les frais de participation sont fixés comme suit :

Participation en présence (Professeurs) : 80 euros
Participation en présence (Doctorants) : 60 euros
Participation en ligne : 30 euros

Une communication sera donnée sur la façon de payer les frais de participation choisis une fois la notification d'acceptation reçue.


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